La Cigale et la fourmi
by Jean de La Fontaine
La cigale ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’août, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
La fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ? »
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? J’en suis fort aise :
Eh bien ! Dansez maintenant. »
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The Cricket and the Ant
translation by Don Webb
The cricket had sung her song
all summer long
but found her victuals too few
when the north wind blew.
Nowhere could she espy
a single morsel of worm or fly.
Her neighbor, the ant, might,
she thought, help her in her plight,
and she begged her for a little grain
till summer would come back again.
“By next August I’ll repay both
interest and principal; animal’s oath.”
Now, the ant may have a fault or two
But lending is not something she will do.
She asked what the cricket did in summer.
“By night and day, to any comer
I sang whenever I had the chance.”
“You sang, did you? That’s nice. Now dance.”
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